jeudi 31 décembre 2009

On n'est que des jouets



(Keith Loutit est un photographe et vidéaste australien)

dimanche 27 décembre 2009

Cromalin


Le cromalin, avec un nom pareil, sert surtout à faire rire les enfants.

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samedi 26 décembre 2009

TERMINÉ


Il y a un moment, n'est-ce pas, où il faut bien fermer le carton à dessins.

Non pas que toutes les planches qu'il contient me plaisent.
Ni même qu'elles me conviennent.
Disons que, dans dans un ultime élan d'indulgence à mon propre endroit, je décrète aujourd'hui qu'elles me suffisent.
C'est déjà ça. Et je ne sais pas finir mes livres autrement.

Les perfectionnistes sont tous des faux-jetons.
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mercredi 23 décembre 2009

Tactique de la tortue

La planche récalcitrante fait encore des siennes.
J'en ai redessiné plusieurs cases, j'ai réécrit quelques dialogues.
Devant mes attaques, elle a dû céder du terrain. Elle a donc replié sa capacité de nuisance, intacte, au sein d'un seul texte, dans une bulle. Une épine concentrée dans quelques mots qui sonnent faux. L'obstacle ultime.
Noël? Pas le moment.

(croquis de téléphone)

mardi 22 décembre 2009

Question de distance




Plus qu'une planche à retoucher. La dernière. Elle m'attendait au centre du livre. Elle est dessinée depuis longtemps. Depuis longtemps, je savais que je finirai par celle-là.
Cette planche boite depuis le début, elle semble bancale dans son rythme. Ou dans ses dialogues. Ou ailleurs.
Bien sûr, j'aurais pu retoucher toutes les pages de ce bouquin. Mais celle-ci est la seule dont la panne m'échappe encore.

Elle est enchâssée entre deux scènes qui fonctionnent plutôt bien. Elle en est la soudure.
L'enjeu est de ne toucher qu'à elle. Ne rien altérer d'autre.
Elle a donc acquis un statut particulier: une planche contre laquelle je dois me battre. Je tourne autour. Et le chrono tourne aussi.

Cette planche m'emmerde. Parfois, je dois l'avouer, je ne comprends rien à la bande dessinée.
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lundi 21 décembre 2009

Question de regards


samedi 19 décembre 2009

Cher Gilles,

Lecteur régulier de ce blog, vous me demandez ce qui se passe dans la tête d'un auteur entre deux livres.
Vous me demandez "Inspiration?". Je vous réponds que c'est un très joli mot, dont je me suis toujours méfié.
Vous me demandez "Vide?". Je réponds que non.

Après "Lulu" se profile cet autre livre, qui tente déjà de faire sa place sur ma table à dessin. Je le sens qui pousse dans un coin de ma boite crânienne. Il devrait attendre son tour. Me laisser à "Lulu" jusqu'au bout. Mais non. En tant que projet, il existe déjà beaucoup.
J'essaie de le contenir encore quelques semaines.

Concernant "Lulu", ces deux mois sont une période étrange. Je pourrai de moins en moins intervenir sur les pages. Je ne pourrai pas non plus les abandonner, tant qu'elles ne sont pas imprimées. Tant que le livre n'existe pas. Et vous, vous ne pourrez pas encore les lire.
Ces deux mois sont une sorte de sas où le livre suivant va (peut-être) (j'espère) se déployer, où je pourrai réellement l'articuler.

Quelques affiches et illustrations à dessiner patientent sur ma table depuis plusieurs mois.
Il y a aussi quelques stères de bois à fendre.
De quoi occuper ce moment de transition.

Et puis le temps de dessiner "Les ignorants" sera venu. Eh oui, c'est le titre du livre d'après.

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jeudi 17 décembre 2009

Deux mois


Cette semaine, je termine aussi -et surtout- le story-board de Geronimo.

Certains d'entre vous se (me) posent des questions sur ces deux mois qui séparent l'achèvement du dessin des pages de la sortie effective du livre. "C'est un peu long" m'écrit-on.
Certes.
Mais c'est aussi un peu compliqué à fabriquer bien, un livre de bande dessinée.

Scans, gravures, essais, hésitations nombreuses, modifications diverses, réglages multiples, impression (précédée de nouveaux réglages), reliure, cartonnage, pelliculage et j'en passe.
Ajoutez à ça les repentirs de dernière minute de l'auteur qui demande une correction ici, un peu plus de contraste là (sans déconner, Fabien, j'arrête de t'embêter sur ces pages-là. Promis), et vous comprendrez que ces deux mois, nous, on les trouve bien courts.

On la soigne, la Lulu.
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mercredi 16 décembre 2009

Représenter Lulu

Hier, journée parisienne.
L'essentiel des planches de "Lulu femme nue" second livre est désormais entre les mains expertes de Fabien-chef-de-fab'. La gravure est commencée. Ce que j'ai pu en voir est très acceptable.
Seules quelques pauvrettes esseulées au physique ingrat attendent dans mon atelier que je leur refasse une beauté avant de rejoindre leurs semblables.

La couverture, elle, sera définitivement bouclée, dès que seront réalisés les ultimes micro-réglages par Didier-le directeur-artistique.

Avec les éditeurs Gnaédig, Margotin et Gendrot, on s'est ensuite installés dans un petit restau bien chauffé, où on a causé promo, tirage, mise en place du livre. Que des choses qui rigolent pas (mais on a un peu rigolé quand même).
Juste avant le dessert, on a même commencé à envisager le contrat du livre suivant (c'est le moment où on a le moins rigolé, forcément).
Quelques cafés plus tard -c'était le but principal de la journée- ces trois individus m'ont embarqué dans une salle feutrée près de la Gare de l'Est où, tous les deux mois, ils présentent leur production à venir aux vaillant(e)s représentant(e)s dont le travail est d'inciter tous les libraires français à commander les livres Futuropolis par palettes entières, et, tant qu'à faire, "Lulu femme nue" par semi-remorques, on va pas s'emmerder avec la logistique.
Étrange sensation que de parler pour la première fois en public de ce livre tout juste achevé. C'est l'amorce du moment où il va quitter définitivement mon atelier pour se présenter à vous.
Ouvrez votre porte en grand. C'est large, un semi-remorque.

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lundi 14 décembre 2009

Publicité


Garage Davodeau. Mécanique générale.

Réparations, rustines, corrections, bidouillages, masquages, colmatages, bricolages divers.
Travail soigné et rapide. Discrétion assurée.
Tarifs modiques.

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samedi 12 décembre 2009

Dernière planche


Planche 75 mise en couleurs.
Planche 76 terminée. C'est la dernière.

Fini, "Lulu femme nue"? Haha.

Pendant quelques jours, avant de tout remettre aux éditions Futuropolis qui piaffent d'impatience, je vais devoir redessiner les pires de mes cases.
Autant j'aime dessiner, autant je déteste redessiner. Tâche purement technique, absurde, qui me fout immanquablement d'une humeur de chien.
Vous êtes prévenus.
Passez au large.

Ensuite je redeviendrai (peut-être) un être humain fréquentable.

Grrr.

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vendredi 11 décembre 2009

La couverture



(Exclusivité mondiale, mesdames et messieurs)

Planche 75 crayonnée et encrée aujourd'hui.

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jeudi 10 décembre 2009

Mystères


Planche 74 encrée et mise en couleurs.

Retour d'Allemagne.
L'une des différences qui distinguent ce noble pays frère de notre douce France réside dans la sereine indifférence que ses habitants éprouvent pour la bande dessinée en général, et pour la mienne en particulier.
C'est donc en connaissance de cause et dans ma soutane de missionnaire que je montai porter la bonne parole graphico-narrative au sein de ces contrées nordiques où mes livres ne sont d'ailleurs même pas traduits.
J'y ai été fort bien accueilli par les Instituts Français de Hambourg (merci Laurent!) et de Kiel (merci Catherine!) qui œuvrent là-bas avec ardeur pour la promotion de la langue et de la culture françaises.

Nous avons pu arpenter à grands pas les bords de la mer Baltique en méditant sur les forces mystérieuses qui éloignent de la bande dessinée ces quatre vingt deux millions de voisins, pendant que de ce côté de la frontière, nos vaillants libraires risquent leur vie sous d'instables montagnes de nouveautés chaque jour plus nombreuses.
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samedi 5 décembre 2009

Pause nordique



La planche 74 est crayonnée. Elle attendra jeudi pour être encrée puisque je m'envole pour le nord de l'Allemagne.
Au programme de ce dernier voyage de l'année: Hambourg et Kiel, où on me demande de venir parler bande dessinée aux enseignants de français.
Quelques jours d'hibernation pour ce blog, donc.

PS: Vous avez été plusieurs, ces derniers temps, à m'envoyer des scénarios à lire, pour que je vous donne mon avis, voire dans l'espoir, plus ou moins avoué selon les cas, que je les dessine.
Ils patientent dans un coin de mon atelier. Je les lirai. Mais vous aurez compris en venant sur ce blog que je ne pourrai pas le faire avant quelques semaines.
Pardonnez ma franchise: Outre "Un homme est mort" commis avec Kris-le-Brestois, qui est une sorte d'accident -heureux accident!- dans ma bibliographie, je ne dessine pas les textes des autres. Il est donc très peu probable que je réponde positivement à vos demandes. Je vous dis ça avant d'avoir lu vos scénarios. Leur qualité n'est donc pas en cause.


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jeudi 3 décembre 2009

Impitoyables


Planche 73 encrée.

Parce qu'en fin de livre, leurs avis sont plus déterminants que jamais, je veux ici signaler les deux personnes dont je sollicite la lecture en permanence, qui complète celle de Mister Gendrot, éditeur de "Lulu femme nue".
Il y a d'abord Joub, qui souffre d'un handicap dont je tire un grand profit: l'atrophie totale du sens diplomatique.
Et puis il y a Françoise, qui connaît mieux que quiconque mes points faibles, puisqu'elle les supporte au quotidien, et qui sait si bien débusquer leurs traductions artistiques dans mes planches là où moi-même je ne les vois plus.

Merci à vous deux.

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mercredi 2 décembre 2009

Réglages


Forcément, les ultimes séquences d'un récit sont toujours un peu délicates à régler.
J'avais story-boardé celle-ci sous la forme d'une série de quelques grandes images articulées par un lent travelling.
Et puis, comme ça arrive parfois, au moment de crayonner la scène, le story-board s'évapore. C'est au contraire une séquence très fractionnée, constituée de nombreux plans rapprochés qui s'est mise en place directement sur la planche.
Elle raconte exactement les mêmes choses. De façon très différente. Ça n'a donc plus rien à voir, tout en étant très fidèle à l'intention initiale.

Ouais, bon.
Planche 72 mise en couleurs, et planche 73 crayonnée.

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mardi 1 décembre 2009

Désenclavement


Planche 72, crayonnée et encrée.

Lecteurs parigots, lectrices parigotes, ami(e)s banlieusard(e)s, sachez que ce vendredi, pour la première fois, le BD Concert "Un homme est mort" sera joué dans votre lointaine et austère contrée.

lundi 30 novembre 2009

Vent debout

Si j'assimilais les mois que j'ai consacrés à "Lulu femme nue" à une traversée de l'Atlantique, j'en serais au stade où, apercevant les côtes, je serais partagé entre la joie d'en avoir bientôt terminé et le regret d'achever un voyage hasardeux et agréable.
J'ai lu quelque part qu'à ce moment, certains navigateurs envisageaient de faire demi-tour vers le large.
C'est un sentiment auquel je peux accéder. Mais, pour ma part, si je préfère toucher terre, c'est pour repartir aussitôt, à la barre d'un autre bateau.


Planche 71.
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vendredi 27 novembre 2009

70



70 planches terminées.
Restent six à dessiner... et quelques cases à refaire par ci par là.
Ma mission est de régler tout ça avant la fin de l'année.

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jeudi 26 novembre 2009

Le génie Français

Soyons fiers, amis lecteurs, d'appartenir à cette belle nation, phare de l'humanité, formant les plus beaux esprits, qui nous abreuvent des résultats chaque jour plus éblouissants de leur créativité.
Ainsi, à certains d'entre eux, il a été demandé de plancher sans faillir sur un sujet difficile. Qui saura dire combien d'heures de réflexion et de travail, combien de questions et d'essais ont été nécessaires à la réalisation de tous ces projets? Tous différents, mais tous efficaces. J'imagine ces pères de famille rentrant le soir chez eux, fourbus mais fiers du devoir accompli. Ils embrassent leurs enfants déjà endormis dans leur chambre tiède et s'installent sur leur canapé moelleux.
Concepteurs, fabricants, installateurs. Ô la belle chaîne de travailleurs efficaces.

De quoi je parle?

De ÇA (cliquez sur les photos, c'est magnifique).


(ah oui, planche 70, encrée)

mercredi 25 novembre 2009

Chère Madame

C'est une dame d'un certain âge. Elle était assise, bien droite et très coquette, parmi la cinquantaine de personnes venues discuter autour de la bande dessinée. Les débats avaient été chaleureux. Ils avaient duré deux heures et s'étaient prolongés pendant la courte séance de signatures qui avait suivi.
Après avoir écouté la discussion sans intervenir, elle avait attendu que la médiathèque se vide de ses derniers visiteurs pour approcher de la table. Elle avait saisi un exemplaire de "Un homme est mort". Elle l'a soupesé. J'étais sur le point de remercier les bibliothécaires pour leur accueil et de prendre congé. Elle a simplement dit "Je ne connais rien à la bande dessinée, je n'en ai jamais lu."
En enfilant ma veste, j'ai tenté de la rassurer. Je lui ai expliqué qu'il n'était pas nécessaire de "s'y connaître" pour apprécier un livre. Dubitative, elle a bien voulu opiner, en souriant. Puis elle a ajouté, en manipulant son exemplaire, qu'elle trouvait ça "lourd" et "encombrant". Elle l'a ensuite feuilleté en constatant qu'elle était "happée par les images" et que cette aspiration l'empêcherait sans doute de lire. Je l'observais et je lui ai répondu que, de mon point de vue, c'était plutôt un début encourageant. On a parlé du rapport du texte et des images, dans une page de bande dessinée. Elle était toujours sur la défensive, mais elle n'a pas reposé le livre. Je lui ai conseillé de se laisser aller, d'entrer dans la lecture sans se poser trop de questions. Elle m'a dit qu'elle allait essayer. Nous nous sommes salués, et elle partie dans la nuit, serrant sous son bras cet étrange objet qui, d'une certaine façon, lui lançait un défi.


Chère Madame,
Je ne sais pas si vous avez affronté votre livre. Je vous ai imaginée dans votre salon silencieux, sous un halo de lumière, découvrant les aventures de René Vautier et de ses camarades dans la ville de Brest en chantier il y a 60 ans. Votre lecture vous a t-elle définitivement éloignée de la bande dessinée, ou, au contraire, vous a t-elle donné envie d'en connaître un peu plus?
Je me suis posé la question.
Quoi qu'il en soit, je vous remercie pour votre confiance.


Planche 70 crayonnée.

mardi 24 novembre 2009

Causons



Planche 69 mise en couleurs.

Mayennais, mayennaises, je serai ce soir à la médiathèque de Gorron pour causer bande dessinée (par exemple).
Je vous y attends.

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lundi 23 novembre 2009

Pour info...

Vous avez été plusieurs à me demander si je serai présent au festival d'Angers début décembre.
La réponse est non.
Mais, à l'occasion de ces festivités, j'ai réalisé cette étiquette que vous pourrez trouver en vente sur place (tant qu'à faire, les plus dégourdis d'entre vous vérifieront qu'une bouteille est bien collée au verso de l'étiquette, et que ladite bouteille est effectivement remplie d'un joli liquide blond qui mousse).

Pauvre bête



Planche 69 crayonnée et encrée, malgré les feulements du chat qui défie la tempête derrière la vitre de l'atelier. Les bourrasques n'en ont rien à foutre, ce qui ne fait qu'exaspérer la colère du mini félin.
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vendredi 20 novembre 2009

Anecdotes

Planche 68 mise en couleurs:

Le reste de la journée a été consacré au story-board du tome III de Geronimo. Le hasard a voulu que les deux derniers volumes de ce triptyque et le second livre de Lulu paraissent au printemps 2010. Leurs conclusions respectives doivent donc s'écrire ces semaines-ci. Étrange cohabitation finale de deux projets au long cours qui s'achèvent, produisant dans mon atelier un écho imprévu, d'où la nostalgie ne sera pas absente.

Mais y'a encore pas mal de boulot, hein.

Je pestais hier contre l'importance qu'on accorde aux gesticulations piteuses des crétins en shorts qui consacrent leur existence à pousser la baballe aux filets, et à celles, non moins grotesques, de leurs admirateurs et commentateurs. C'est le règne de l'anecdote, qu'on érige en monument.

Voici une autre information, toute aussi anecdotique que la première en apparence. Mais cette fois, le gars Morel veillait, et a su en extraire la moelle.


jeudi 19 novembre 2009

La baballe

Après une semaine d'absence, me suis-je dit ce matin, travailler en écoutant la radio sera une agréable façon de me recoller tranquillement à l'actualité du monde.

Mais le monde, ses palpitations, ses bruits et ses fureurs n'existent plus, tout occultés qu'ils sont par un drame national: un milliardaire en short a mis la baballe au filet avec la main. Affaire d'état. Soucieux de ne pas se couper du bon peuple, même le personnel politique se sent tenu de donner son avis sur la question.
Mais bon, ils (je ne dis pas "Nous", ni "la France", hein...) vont participer à la Coupe du Monde de la Baballe au fond des Filets. Et c'est l'essentiel.

J'avoue être aussi personnellement accablé par cette faute de main. En effet, si j'ai bien tout compris, c'est à elle que nous allons devoir un surplus d'omniprésence footballistique sur les ondes dans quelques mois.
Ce que l'espèce humaine a de plus imbécile, elle l'exprime dans les stades.

Planche 68, crayonnée et encrée dans l'affliction.

mardi 17 novembre 2009

Retour de balade

Ce qui est bien quand on n'est pas en retard dans un travail, c'est qu'on peut prendre son temps.

Ce qui est dommage quand on prend son temps dans un travail, c'est qu'on finit par être en retard.

Telles sont les affres de la difficile condition d'auteur de bande dessinée.

Tout ça pour vous dire que malgré la réputation des mygales, l'appétit des moustiques, la rapidité des jaguars et l'immensité de la forêt amazonienne aux fleuves inextricables, je suis de retour de Guyane, d'où je ramène des carnets de croquis tout gondolés par l'humidité. Et il va bien falloir, désormais, que je rattrape ces quelques jours de balade.



C'était seulement la deuxième édition du Festival de Cayenne, et l'intérêt que les lecteurs semblent avoir porté à cette manifestation lui assure un bel avenir.
Un grand merci aux filles de l'Alliance Française de Cayenne pour leur accueil et leur science de la caïpirinha.

Je range mes tongues et me remets au boulot.

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samedi 7 novembre 2009

Maître Guillaume (est bien taquin)

Je me flatte de compter au nombre de mes amis le "Prince de la Bande Dessinée Underground", le "Meilleur Dessinateur du Monde", le "Suzerain de Chizé", bref, Monsieur Guillaume Bouzard, oui oui, LE Guillaume Bouzard, papa de l'inénarrable Plageman, et de "The Autobiography of a Mitroll" dont le second volume sort ces jours-ci.
Le hasard nous mit deux fois en compétition à Angoulême, et il faut bien avouer que dans ce match sanglant, le Maine & Loire mène 2 à 0 sur les Deux-Sèvres (qui, visiblement, n'ont pas dit leur dernier mot).
Nous participions hier à une petite sauterie avec quelques confrères et amis.
Sourire en coin, et œil narquois, Maître Guillaume en profita pour m'offrir un exemplaire tout neuf de son dernier ouvrage, dont il ne put s'empêcher de me signaler une page ...


... et, même, une case en particulier.


L'humour Bouzardien est un beau et grand mystère.
Et figurer ainsi dans les pages du Maître, une sorte de Légion d'Honneur, qui me fait rosir comme une jeune fille.

Pour me remettre de mes émotions, je m'envole pour le Festival de Cayenne. Blog en sommeil jusqu'au mardi 17.
Profitez-en pour lire "The autobiography of a Mitroll".

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vendredi 6 novembre 2009

Boire la tasse


Un âpre combat, qui m'aura pris deux fois plus de temps que pour une autre planche.
Au final, une ambiance mal barrée.
On laisse reposer une heure, pour se nettoyer les yeux.
Puis, en rééquilibrant les lumières, les contrastes et les noirs, on tente de sauver de la noyade cette page qui boit la tasse.
Au final, elle revient de loin, mais elle est de retour.
Posons-la à l'écart. Laissons-lui quelques jours pour reprendre son souffle.
Il sera alors temps de décider s'il faut la refaire ou si, définitivement, cette planche 67 peut être considérée comme mise en couleurs.

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jeudi 5 novembre 2009

Sans sucre


(Planche 67, encrée).

P.S.: Vous chercher un endroit pour faire la fête et boire un verre vendredi soir avec quelques bons compagnons? N'hésitez plus, c'est .

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mercredi 4 novembre 2009

Les risques du métier

Pendant que, dans ma campagne, je mets en couleurs la planche 66...

...et que je crayonne la 67,...

...à Paris, dans l'antre Futuropoliste, Didier Gonord, directeur artistique, fignole la couverture dont les versions successives arrivent sur l'écran de mon ordinateur.

Après une journée passée un œil sur ma table à dessin, l'autre sur l'écran de mon ordinateur, me voilà ce soir affligé d'un très prévisible strabisme divergent.

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mardi 3 novembre 2009

Ernestine

Je n'ai pas l'habitude de balancer sur le net des courriers privés sans l'assentiment de leur auteur, mais puisqu'il semble bien que celui-ci ait également été écrit à son insu, je me permets.
Je veux dire par là que l'auteur prétendu de ce courrier n'est probablement pas son auteur véritable, puis qu'il se dit que la véritable Ernestine Chassebœuf aurait "disparu" (vous noterez la subtilité) en 2005.

Qui est Ernestine Chassebœuf?
- Apparemment une vieille dame née -c'est un hasard- dans le même village que moi en 1910.
- L'auteur de lettres assez amusantes aux Pététés, à FR3, à Alain Decaux ou à Lucien Jeunesse de France Inter, à qui elle remontait vertement les bretelles pour des raisons aussi ubuesques qu'hilarantes.
- L'auteur -prétendue- de recueils de ces lettres, qui connurent leur petit succès.
- et finalement, une sorte de légende, de mythe: qui a écrit réellement toutes les lettres d'Ernestine? Elle-même? Un facétieux et discret écrivain? (des journalistes m'ont même soupçonné à cause de notre lieu de naissance commun, mais, sur la tête de mon chat, je jure que je n'y suis pour rien), Plusieurs?

Bref, Ernestine et ses lettres font couler beaucoup d'encre.

Et voilà qu'elle se manifeste à nouveau, cette fois dans ma boite aux lettres, au nom d'une hypothétique nièce:


(cliquez pour agrandir)

Figurez-vous que la dame a son site et même sa page Wikipedia.

Ernestine Chassebœuf, c'est l'un des derniers grands mystères littéraires du siècle. Il conviendra donc de ne pas l'éventer.

Ô Ernestine, où que tu sois, j'espère que tu ne me tiendras pas rigueur de cette publication.

(aujourd'hui, planche 66 crayonnée et encrée)

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lundi 2 novembre 2009

Les boulons

"Story-board entièrement terminé aujourd'hui. Ne reste plus qu'à le dessiner."

Si je nourrissais encore quelques illusions sur la rationalité de ma méthode de travail, c'est ainsi que je résumerais le labeur du jour.

En effet, après une mise à plat des ultimes séquences, et une scrupuleuse vérification des boulons avec le mécano Gendrot, j'ai découpé en quelques heures l'intégralité de la scène finale de Lulu II.
Tout est là, sur le papier, jusqu'au mot Fin (que je n'écrirai pas, estimant mes lecteurs capables de comprendre, en attaquant le carton, que l'histoire est terminée).
Je m'apprête désormais à m'engager graphiquement dans cette grosse dizaine de pages, crayon au clair, en feignant de ne pas voir tous les pièges sournois qui m'y attendent au détour de quelques cases encore incertaines.



Avec le mécano Gendrot, nous avons d'ailleurs chanté les vertus de ces boulons mal fixés qui permettent un jeu parfois salvateur aux structures trop tôt figées (c'est une des différences entre l'écriture et, par exemple, la construction aéronautique où le principe du boulon mal fixé est très mal considéré).
Quoi qu'il en soit, le chemin jusqu'à la dernière case de la dernière page existe, je l'ai aperçu ce matin. Espérons que je puisse l'emprunter jusqu'au bout.

Quant à la pagination, dans un admirable effet de symétrie qui remplit d'aise l'amateur d'ordre et de rigueur que je suis quand même parfois, elle sera identique à celle du premier volume.

dimanche 1 novembre 2009

Extraits

Quelques cases extraites de Lulu II, vous pourrez en trouver dans le numéro 20 de la revue
"On a marché sur la bulle".

jeudi 29 octobre 2009

Normalement...

... ça prend plus de temps que ça.

Mais là.
Une image achevée cette nuit, envoyée par mail ce matin.
Une volée de mails qui ricochent entre nous trois. On est d'accord.
Une modification, ce midi. Une nouvelle volée. Une ultime correction. Éclaircir ici. Quelques réglages photoshopiens à prévoir. Deux fois rien.
Une heure de séchage, un carton. Fin d'après-midi, un coup de voiture vers le bureau de poste. Le carton disparaît derrière le guichet.
Et c'est fini.

À l'heure où j'écris ces lignes, la nuit est tombée. Le dessin de couverture de Lulu femme nue, livre 2, roule vers Paris dans un camion Chronopost.

Parfois, les choses se passent vite et bien.

Prends ton temps quand même, chauffeur, gare à l'accident.
Après un démarrage pareil, il serait risible que ce dessin finisse carbonisé au bord de l'autoroute.

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mercredi 28 octobre 2009

Long terme


Dessiner une image pour la couverture.
Et essayer de deviner si on supportera de l'avoir sous les yeux pendant des années.

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mardi 27 octobre 2009

À l'instinct

Concevoir la couverture d'un livre est un exercice un peu mystérieux où aucune espèce de raisonnement rationnel n'est vraiment utile (à cette phrase, j'entends se hérisser les cheveux de quelques directeurs commerciaux).
Il s'agit (pour ce qui me concerne) de concevoir des hypothèses, à l'instinct. Elle devront synthétiser une idée du livre en question, en proposer un aperçu précis, mais ouvert.
C'est un jeu à trois, où les croquis ricochent entre l'auteur, l'éditeur et le directeur artistique.
On est d'abord dans le flou. La valse tourne à vide. Parfois s'amorce une piste, dans laquelle on s'engouffre mais qui s'effondre alors qu'on pensait tenir quelque chose. Alors on repart.
Et puis, enfin, une proposition se détache. Elle s'annonce, comme une évidence.
Il s'agit alors de dessiner cette hypothèse. De vérifier si elle confirme ses promesses.

On en est là cette semaine.
Et si l'image passe ce cap, elle devra ensuite franchir celui du montage de la maquette. Dans le cas de Lulu femme nue, nous bénéficions de l'existence du premier volume dont nous devons à la fois nous inspirer et nous différencier.

Bref, tout ça est assez casse-gueule. Je ne vous en montrerai donc que la version définitive.
Râlez pas, c'est comme ça.

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lundi 26 octobre 2009

Comme une boucle

Retour de Quai des Bulles. On a bien rigolé.

Ainsi s'ouvrait ce blog, il y a juste un an. Dix pages du livre qui nous occupe étaient réalisées.

37 000 visites plus tard, dix pages restent à dessiner.

Quai des Bulles 2009 est terminé. On a bien rigolé.
Souvenirs à la pelle, (et aussi où vous pourrez découvrir Kris sous un jour inhabituel).

Et parmi les lecteurs du premier livre de "Lulu femme nue", il en est quelques-uns à qui, ici, je veux adresser des remerciements particuliers.

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jeudi 22 octobre 2009

Cap à l'ouest

Tous à St Malo!

mercredi 21 octobre 2009

Épreuves

Hier, visite de l'éditeur Gendrot à l'atelier.
Sachant soigner ses entrées, il commence par annoncer le lancement, ces jours-ci, du quatrième tirage de Lulu I.
Nous nous esbaudissons comme il convient à cette nouvelle.
Puis il déploie sur la table à dessin les premières épreuves d'une vingtaine de pages de Lulu II. Dans le silence soudain revenu, yeux plissés, on les compare aux pages originales, déplorant là un noir un peu mou du genou, admirant ici un ocre bien rendu. On traque, dans mes bleus cobalt, les inexplicables résurgences rougeâtres que l'inflexible Fabien-chef-de-fabrication devra éliminer sans pitié comme il l'avait fait lors de la gravure du premier tome.
Après avoir constaté que tout ça, "c'est globalement pas mal quand même", les yeux ruinés, nous abordons la question délicate de la couverture de ce second volume.
Quelques croquis sont balancés vite fait. Hop-là.

Ils ne sont que l'amorce d'une réflexion, à laquelle est convié Didier Gonord, directeur artistique Futuropoliste thermonucléaire, qui commence à nous bombarder de propositions diverses et alléchantes.

Ah. On a aussi longuement évoqué le livre d'après Lulu. On a même commencé par ça.

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lundi 19 octobre 2009

Pauvre Lulu

Je travaille ces jours-ci sur un texte consacré au prochain livre de Joe Sacco, pour la revue NRF qui prépare -eh oui- un numéro sur la bande dessinée.

Et ceci est arrivé ce matin dans ma boite aux lettres:

Un article y évoque "le cas Davodeau", comme si j'avais chopé une maladie inconnue.

La NRF, et le CNRS qui penchent leurs nobles fronts bien pleins sur cet étrange objet artistique farci de mots et d'images tout mêlés?
Allez. Ça nous changera des études de marché.

Et Lulu?
Ô pauvre.
C'est-y pas Quai des bulles qui se profile à l'horizon?
C'est pas cette semaine qu'elle va avancer beaucoup.

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dimanche 18 octobre 2009

Rébétiko!

Intense et créative, la semaine qui s'achève l'a été au-delà de nos espérances.

Invités dans un endroit magnifique dans le cadre du "Laboratoire de bande dessinée" Pierre Feuilles Ciseaux, nous avons pu travailler sur un projet de livre collectif qui nous occupe depuis maintenant deux ans.
"Nous" c'est Troubs, Marc-Antoine Mathieu, Emmanuel Guibert, David Prudhomme (photo), Pascal Rabaté (absent pour cause de trahison du neuvième art au profit du septième) et moi-même.
Ce livre parlera de oh et puis vous verrez bien.
Ce fut un séjour intégralement consacrée au dessin en liberté et à la bande dessinée. Au plaisir du dessin et de la bande dessinée.
Merci à June, à Lionel et à toute l'équipe de PFC et de la Saline pour leur accueil.

Mais l'événement majeur de la semaine, c'est ça:


Je vous avais déjà touché un mot ici du livre du gars Prudhomme dont j'avais vu quelques pages. J'en pressentais l'importance. Je savais que la chose se présentait bien. De chez Futuropolis, me parvenaient, de plus en plus fortes, les ondes de la jubilation engendrée par son imminente publication.
Et, comme à chaque fois que j'attends beaucoup d'une lecture, je l'ai commencée avec une espèce d'inquiétude, qui s'est évaporée en quelques pages.
Pour dire les choses simplement, Rébétiko est le meilleur livre de l'année.
Un de ces livres comme j'en croise si peu, qui pulvérisent les doutes qu'on nourrit parfois quant à ce que peut devenir la bande dessinée.
Un livre qui revigore, qui emporte.

Je ne vous raconterai rien de l'intrigue. C'est à vous de la découvrir.
Rebetiko, c'est de la vie pure qui vous saute à la gueule dès que vous en commencez la lecture. Moi je dis qu'il faut être une sorte de sorcier, de magicien ou de chaman pour parvenir à ça.
Et Je dis aussi que je suis fier d'être l'ami de ce mec-là.

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dimanche 11 octobre 2009

Lulu la francophone

Après l'Essentiel français, et le Bédélys québécois, voilà que "Lulu, femme nue" -premier volume- reçoit ce week-end le très belge prix St Michel du meilleur scénario.

Ne pouvant me rendre à la remise des prix, qui avait lieu à Bruxelles, j'ai demandé à Sébastien Gnaédig, patron de Futuropolis de m'y représenter, ce qu'il a accepté avec un empressement qui aurait dû me mettre la puce à l'oreille.

Outre le trophée, j'apprends en effet qu'on lui a remis d'onctueux chocolats locaux, qu'il est sensé me transmettre.
Or, l'homme est gourmand.

La question qui me taraude ce soir est donc celle-ci: saura t-il se contrôler pendant les deux semaines qui nous séparent de notre prochaine rencontre? Ou, à peine rentré chez lui, aura t-il tout bouffé à grands bruits de bouche?
Oserait-il même, pour masquer son -encore hypothétique- larcin, remplacer ces pièces de choix, issues des meilleures chocolateries du royaume par d'infâmes crottes au cacao de synthèse? Misérable stratagème dont je ne serai pas dupe, mais dont nous ne pouvons pas encore l'accuser.

Son honneur et sa réputation d'éditeur sont en jeu.
Le suspens est à son comble.
Amis lecteurs, je vous sais sensibles aux grandes injustices de ce siècle. Je ne manquerai donc pas de vous tenir au courant des suites de cette angoissante affaire.

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vendredi 9 octobre 2009

Pause (bis)

Une semaine de travail collectif s'annonce. Peut-être sera t-elle intense et créative. Peut-être pas.
Mais Lulu n'en sera pas l'objet.
Carnets et crayons sous le bras, je pars retrouver quelques joyeux camarades.


Plus d'infos, (je ne serai pas présent le dimanche).

Vous l'aurez compris, ce blog va aussi roupiller une semaine.

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jeudi 8 octobre 2009

Pause

Parce qu'elle n'est pas la seule à vivre sur ma table à dessin, voici que cette chère Lulu doit accepter une pause de quelques jours.

Geronimo II est terminé. Reste seulement la couverture à finaliser. Geronimo III avance bien aussi, et me réclame quelques pages de story-board.


Trois bouquins publiés au premier semestre 2010.

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mercredi 7 octobre 2009

Se faire un film


Planche 65, mise en couleurs.

Aux plus cinéphiles d'entre vous, je soumets la couverture du livre "Souvenirs de films" dont quelques exemplaires viennent de m'être livrés.
Un cinquantaine de dessinateurs ont imaginé "leur" affiche à un film de leur cœur. J'en suis.
Et j'avais choisi "Mademoiselle" de Philippe Lioret.
Au festival de St Malo, les dessins de ce recueil feront l'objet d'une exposition.