lundi 5 janvier 2009

Chômage technique

Ce matin, bien avant l'aube, je m'apprêtais à affronter une saine journée de labeur, manches retroussées, œil frais, hardi les gars, le 9ème art n'a qu'à bien se tenir.
C'est alors que le transformateur EDF de ma rue rendit l'âme sans crier gare. Paf.
Plus de lumière, plus de table lumineuse, plus d'ordinateur. Tel l'intrépide spéléologue, j'ai bien essayé, quand le jour a pointé son nez, de dessiner à la lueur vacillante d'une lampe frontale.
C'est un peu juste.

J'ai donc consacré cette journée polaire à la discipline dans laquelle, toute modestie mise à part, j'excelle: le rienfoutisme total, le glandage universel. Et sur ce terrain-là, mes cocos, je vous attends sans trembler.



À ceux qui hurleront au scandale, je rappellerai que:
-1) Le rienfoutisme est l'activité à laquelle s'adonne Lulu. Il est donc judicieux que j'y sacrifie moi-même quelques journées pour ne pas perdre de vue l'état d'esprit de mon personnage principal. Cette décision relève donc (aussi) de la simple déontologie artistique.
-2) C'est pas ma faute. Allez vous plaindre à EDF qui, au lieu de préparer l'apocalypse en truffant la planète de centrales nucléaires aléatoires au nom de la Balance Commerciale Nationale, devrait assurer la permanence du 220 volts jusque dans les campagnes les plus reculées, et donc la mienne, y compris par -3°c.
-3) Un des luxes suprêmes de cette activité d'auteur, c'est de pouvoir se dire au réveil (avec ou sans le concours d'EDF) "Ha bah tiens, non, finalement, ce matin, je reste au pieu". Je conseille l'activation de cette prérogative le lundi, par mauvais temps, un nectar, je ne vous dis que ça. En y réfléchissant, c'est peut-être même notre seul luxe. N'y point recourir de temps en temps relèverait du scandale.

Demain, par contre, ça va fuser.