lundi 23 mars 2009

Cher Monsieur Larousse,

Ne le prenez pas mal, mais malgré vos milliers de page et votre poids considérable, il vous arrive à vous aussi de dire n'importe quoi.

Dans l'écriture de mes dialogues, je rechigne généralement à déformer la structure phonétique des mots, même si leur fonction d'oralité pourrait m'y pousser.
Ainsi, sauf exception, j'évite les j'veux, les j'sais pas et autres p't'êt'.
C'est précisément sur cette fonction d'oralité que je compte pour que le lecteur entende, de lui-même, ces ellipses en lisant des mots pourtant intégralement rédigés.

Il m'arrive, je l'avoue, de céder à ces raccourcis, par exemple quand je dois faire parler des enfants.



Ainsi, le morveux ci-dessus (extrait de la planche 36, réalisée ce jour) ne dit-il pas "Bien alors?", ni "Et bien alors?".
Et fréquemment, les correcteurs rémunérés par mes éditeurs pour traquer nos fautes d'orthographe me proposent en lieu et place de ce bin le légal et autorisé ben, que, cher Monsieur Larousse, vous avez accueilli dans vos pages, illustré par l'exemple suivant "Ben quoi, vous v'nez pas?".

Je suis désolé, mais personnellement, j'entends dans cette phrase le même "an" que dans les mots "banc" ou "encore" (même si je n'ignore pas l'existence des "chiens" et d'autres saloperies du même tonneau).
Et ça m'énerve depuis longtemps.

C'est pourquoi, cher Monsieur Larousse, vous vous grandiriez en réparant cette injustice linguistique et en intégrant mon bin dans vos prochaines éditions. Et pour vous prouver ma reconnaissance, je vous autorise à utiliser sans contrepartie l'image ci-dessus pour illustrer cette nouvelle entrée.

Et on n'en parle plus.

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