lundi 31 août 2009

Fol espoir


Planche 57, crayonnée et encrée.

(Vous n'espériez quand même pas que j'allais laissé les texte des bulles lisibles, au moment où les personnages échangent des propos éclairants? Si?
Allons.)

Cette planche est dédiée au jeune Joachim, qui, malgré la grippe A, la crise, et toutes ces sortes de saloperies, vient courageusement de débarquer sur cette étrange planète.

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vendredi 28 août 2009

Détente


Planche 56 encrée et mise en couleurs.

jeudi 27 août 2009

Tension



Planche 56 crayonnée.
Auparavant, j'avais envisagé de propulser le story-board au delà de la soixantaine.
Petit prétentieux.
À vingt pages de la fin, le récit tend tous les fils narratifs tissés au cours des cent trente pages précédentes et devient de plus en plus difficile à modeler.

C'est pas le moment de faire le fanfaron. Finies, les grandes envolées sur dix pages.
Profil bas, je mets en place de modestes avancées que je tente ensuite de dessiner.

Elle serait rassurante, cette tension finale, si elle signifiait qu'aucun fil n'a pété en cours de route.

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mercredi 26 août 2009

Une sorte de grippe A?

Geronimo III est donc arrivé aujourd'hui (au story-board) à la page 40. Demain, retour à Lulu.

Puisqu'on abordait hier les étrangetés du statut d'auteur, voici une autre activité qu'on nous propose régulièrement, et à laquelle je cède parfois: la signature d'ex-libris.

Il s'agit d'apposer sa griffe sur plusieurs centaines de sérigraphies (ou de reproductions, en quadrichromie), à la demande d'un libraire, d'un festival ou d'une revue.
Cette tradition, nous explique t-on, répond à une demande de collectionneurs qui seront heureux de conserver, dans leur livre, cette image signée de l'auteur.
De mon point de vue, la collectionnite, quel que soit son objet, s'apparente à une maladie mystérieuse, et un peu inquiétante contre laquelle je me sens totalement immunisé.
Mais bon.
Chacun son truc. Et comme on nous présente la chose sous son jour économique ("Tu comprends, avec l'ex-libris, on en vend deux fois plus"), il m'arrive de céder à cette supplique, même si, comme c'est le cas ici, je ne suis pas personnellement concerné par ces ventes doublées de façon magique.
Me voilà donc cautionnant cette tradition étrange qui laisse espérer aux plus vénaux de ces collectionneurs que cette image -signée par l'auteur, hé!- aura peut-être un jour pris un peu de valeur.



Vient le moment de signer.
Écrire cinq cents ou mille fois son nom génère une sorte de malaise tenace, qui s'installe quand, hypnotisé par l'absurdité de l'exercice, on commence à ne plus comprendre ce qu'on écrit, voire à buter sur les lettres. Ces mots, sensés vous représenter, se vident alors de leur sens.

Et on arrive au bout de l'épreuve un peu nauséeux, sans être certain de savoir encore comment on s'appelle.

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mardi 25 août 2009

Lulu & Geronimo


Ce début de semaine sera consacré au story-board de Geronimo III, qui devrait progresser jusqu'aux environs de la planche 40.

Outre le second volume de "Lulu femme nue" qui file aussi vers sa conclusion, les deux derniers tomes de Geronimo (accompagnés de la réapparition du premier) amorcent aussi la dernière ligne droite vers l'imprimerie, sous les pinceaux fébriles de Joub.
Le chemin à parcourir reste encore long, mais je sais déjà qu'en terme de publications, mon année 2010 sera chargée.

C'est l'occasion d'aborder ici la dimension pathologique du statut d'auteur. Bien que nous n'y pensions pas toujours en travaillant, nous vivons tendus vers cette date à laquelle notre livre sera enfin posé sur la table par notre ami libraire (enthousiaste, et contagieux, tant qu'à faire).
Depuis que je fais de la bande dessinée, j'ai traversé quelques périodes sans livre en cours.
Par chance, elles furent rares, et plutôt brèves.
D'autres viendront sans doute. Moments difficiles, de déséquilibre et de nervosité.
Un manque comparable à celui du fumeur qui vient d'arrêter.
Qu'une date de publication s'annonce à l'horizon, et nous piaffons, guillerets et nerveux.

Des toxicomanes éditoriaux, voilà ce que nous sommes.

Par ailleurs, à ceux d'entre vous qui regrettent que mon site soit un peu délaissé ces temps-ci, je réponds que je ne peux pas être au four et au moulin, et que la mise à jour régulière du présent blog lui impose effectivement une petite hibernation temporaire. Je viens néanmoins d'y actualiser la rubrique "Dates".

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dimanche 23 août 2009

le genre humain en slip (suite)







vendredi 21 août 2009

Le genre humain (en slip)









Ne sachant pas ce qui de son inaction ou de sa nudité l'encombre le plus, magnifié autant qu'amoindri par l'immensité marine, le genre humain, dans sa version balnéaire, se révèle un sujet de choix pour le carnet.

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mercredi 19 août 2009

Pas un métier facile



Tout à coup, alors que la chaleur écrase mon atelier, il m'apparaît que quelques compléments de documentation seraient les bienvenus.
Quelques nouvelles photos, quelques croquis supplémentaires des décors où je fais déambuler Lulu s'avèrent soudain indispensables.

Vite, des crayons, des carnets, un appareil photo, et en route pour l'Atlantique.

Et tant qu'on y sera, on ira se baigner.

Puis, il conviendra d'avouer que ce soudain besoin de documentation n'était qu'un prétexte grossier pour passer cette accablante journée le cul dans l'eau.
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mardi 18 août 2009

Inquiète








Planche 55, crayonnée et encrée.

mercredi 12 août 2009

Réchauffement climatique et création artistique



Planche 54 mise en couleurs.
Et, dans la foulée, sauvetage in extremis de la 53, qui, au matin, ne m'a finalement pas parue si mal barrée.
Ça ne tenait pas à grand chose. Quelques accentuations de contrastes ont suffi pour la récupérer.

Ne jamais foutre trop vite une page à la poubelle.



Je constate que la mise en couleurs à l'encre est soumise aux aléas météorologiques. Un vilain matin pluvieux de novembre, l'encre sèche paisiblement sur la feuille et se laisse volontiers retravailler plusieurs minutes sans faire l'andouille.
Un brûlant après-midi d'août, toutes portes ouvertes, affolée par le courant d'air chaud qui traverse l'atelier, cette imbécile se fige sur le papier en quelques secondes. Pas question de traînasser.

Je vous propose de refaire un point sur cette captivante question dans une cinquantaine d'années.
Nous verrons bien quel effet aura produit le réchauffement climatique en cours sur les quelques dessinateurs s'obstinant à poser leurs couleurs à la main.
Ils seront pitoyables, ces séniles sprinters du pinceau.

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mardi 11 août 2009

Doc

Planche 53 mise en couleurs, mais ratée (bah oui ça arrive).
On verra demain si un sauvetage est encore possible, ou s'il faut abattre la blessée.
Sale affaire.




Planche 54 crayonnée.

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lundi 10 août 2009

Le minimum


Planche 53, crayonnée et encrée.

On apprend aujourd'hui que Thierry Jonquet vient de mourir à 55 ans.
Je pense parfois aux livres qui n'existeront pas. Ceux des auteurs qui ont renoncé. Ou qui sont morts.

À ces livres, on devrait réserver une étagère, vide. Ce serait le minimum.

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vendredi 7 août 2009

Vroum

jeudi 6 août 2009

Patatoïdes

Planche 51 mise en couleurs.


Planche 52 crayonnée. Scène de bagnoles.


Parmi les -rares- inconvénients que mon goût des récits contemporains m'oblige à affronter, il y a la bagnole.
Impossible de réaliser une scène de rue sans bagnole.

Dessinateur, je m'y plie sans plaisir, tant ce machin commun n'offre rien d'autre au crayon que sa forme patatoïde infiniment répétée, comme si l'industrie automobile avait désormais élevé le plagiat au rang des beaux-arts.

Scénariste, j'avoue ne pas détester cet objet qui conjugue l'enfermement et l'ouverture sur l'extérieur, et qui impose aux personnages, en même temps que cette immobilité forcée, un mouvement dont l'ampleur et la fluidité peuvent s'avérer profitables au rythme du scénario.
Soudain propulsé à l'essence sans plomb, le récit se met alors à filer comme un dingue à travers la campagne.
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mercredi 5 août 2009

La loi des séries

Planche 51 crayonnée et encrée aujourd'hui, dans la fournaise.




Je vous parlais hier d'un livre mort-né. Et voilà qu'aujourd'hui me parvient ce courrier qu'aucun auteur n'aime recevoir.



Ce petit bouquin, que Joub et moi avions imaginé il y a une douzaine d'années pour nos bambins, a connu une vie difficile et ingrate. Il vient donc de rendre son dernier soupir dans l'indifférence générale.



Nous pleurons ce soir à gros bouillon. Au moins, ça va arroser les tomates.

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mardi 4 août 2009

Bonne fille

Journée de story-board.



Les retrouvailles se passent plutôt bien.

Bonne fille, Lulu s'est gentiment laissée guider vers la page 55 malgré ces semaines d'abandon. J'ai même cru un instant que nous pourrions aborder les rivages de la soixantaine, mais non.
Un peu de rancune quand même.

Début juillet, j'ai appris qu'un livre que je devais illustrer cet été ne verrait pas le jour. C'est toujours triste, un livre qui meurt. Alors je me console en me disant que ce relâchement de pression sur mon calendrier pourra peut-être bénéficier à Lulu.
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lundi 3 août 2009

Sur la plage

Fin de la pause estivale.


Je n'ai rien dessiné de Lulu depuis le 23 juin. J'ai rarement interrompu si longtemps la réalisation d'un livre .
Je viens d'ouvrir le carton contenant les cinquante planches réalisées à ce jour. Elles attendaient sagement. Elles ne m'ont pas sauté à la gueule.
Il s'agit maintenant de s'y remettre. En douceur. Replonger.

Et comme sur toutes les plages du monde, dire après quelques grimaces "Elle est froide au début, mais, une fois qu'on est dedans, elle est bonne. Il faut nager".

Nageons.

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