jeudi 29 octobre 2009

Normalement...

... ça prend plus de temps que ça.

Mais là.
Une image achevée cette nuit, envoyée par mail ce matin.
Une volée de mails qui ricochent entre nous trois. On est d'accord.
Une modification, ce midi. Une nouvelle volée. Une ultime correction. Éclaircir ici. Quelques réglages photoshopiens à prévoir. Deux fois rien.
Une heure de séchage, un carton. Fin d'après-midi, un coup de voiture vers le bureau de poste. Le carton disparaît derrière le guichet.
Et c'est fini.

À l'heure où j'écris ces lignes, la nuit est tombée. Le dessin de couverture de Lulu femme nue, livre 2, roule vers Paris dans un camion Chronopost.

Parfois, les choses se passent vite et bien.

Prends ton temps quand même, chauffeur, gare à l'accident.
Après un démarrage pareil, il serait risible que ce dessin finisse carbonisé au bord de l'autoroute.

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mercredi 28 octobre 2009

Long terme


Dessiner une image pour la couverture.
Et essayer de deviner si on supportera de l'avoir sous les yeux pendant des années.

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mardi 27 octobre 2009

À l'instinct

Concevoir la couverture d'un livre est un exercice un peu mystérieux où aucune espèce de raisonnement rationnel n'est vraiment utile (à cette phrase, j'entends se hérisser les cheveux de quelques directeurs commerciaux).
Il s'agit (pour ce qui me concerne) de concevoir des hypothèses, à l'instinct. Elle devront synthétiser une idée du livre en question, en proposer un aperçu précis, mais ouvert.
C'est un jeu à trois, où les croquis ricochent entre l'auteur, l'éditeur et le directeur artistique.
On est d'abord dans le flou. La valse tourne à vide. Parfois s'amorce une piste, dans laquelle on s'engouffre mais qui s'effondre alors qu'on pensait tenir quelque chose. Alors on repart.
Et puis, enfin, une proposition se détache. Elle s'annonce, comme une évidence.
Il s'agit alors de dessiner cette hypothèse. De vérifier si elle confirme ses promesses.

On en est là cette semaine.
Et si l'image passe ce cap, elle devra ensuite franchir celui du montage de la maquette. Dans le cas de Lulu femme nue, nous bénéficions de l'existence du premier volume dont nous devons à la fois nous inspirer et nous différencier.

Bref, tout ça est assez casse-gueule. Je ne vous en montrerai donc que la version définitive.
Râlez pas, c'est comme ça.

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lundi 26 octobre 2009

Comme une boucle

Retour de Quai des Bulles. On a bien rigolé.

Ainsi s'ouvrait ce blog, il y a juste un an. Dix pages du livre qui nous occupe étaient réalisées.

37 000 visites plus tard, dix pages restent à dessiner.

Quai des Bulles 2009 est terminé. On a bien rigolé.
Souvenirs à la pelle, (et aussi où vous pourrez découvrir Kris sous un jour inhabituel).

Et parmi les lecteurs du premier livre de "Lulu femme nue", il en est quelques-uns à qui, ici, je veux adresser des remerciements particuliers.

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jeudi 22 octobre 2009

Cap à l'ouest

Tous à St Malo!

mercredi 21 octobre 2009

Épreuves

Hier, visite de l'éditeur Gendrot à l'atelier.
Sachant soigner ses entrées, il commence par annoncer le lancement, ces jours-ci, du quatrième tirage de Lulu I.
Nous nous esbaudissons comme il convient à cette nouvelle.
Puis il déploie sur la table à dessin les premières épreuves d'une vingtaine de pages de Lulu II. Dans le silence soudain revenu, yeux plissés, on les compare aux pages originales, déplorant là un noir un peu mou du genou, admirant ici un ocre bien rendu. On traque, dans mes bleus cobalt, les inexplicables résurgences rougeâtres que l'inflexible Fabien-chef-de-fabrication devra éliminer sans pitié comme il l'avait fait lors de la gravure du premier tome.
Après avoir constaté que tout ça, "c'est globalement pas mal quand même", les yeux ruinés, nous abordons la question délicate de la couverture de ce second volume.
Quelques croquis sont balancés vite fait. Hop-là.

Ils ne sont que l'amorce d'une réflexion, à laquelle est convié Didier Gonord, directeur artistique Futuropoliste thermonucléaire, qui commence à nous bombarder de propositions diverses et alléchantes.

Ah. On a aussi longuement évoqué le livre d'après Lulu. On a même commencé par ça.

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lundi 19 octobre 2009

Pauvre Lulu

Je travaille ces jours-ci sur un texte consacré au prochain livre de Joe Sacco, pour la revue NRF qui prépare -eh oui- un numéro sur la bande dessinée.

Et ceci est arrivé ce matin dans ma boite aux lettres:

Un article y évoque "le cas Davodeau", comme si j'avais chopé une maladie inconnue.

La NRF, et le CNRS qui penchent leurs nobles fronts bien pleins sur cet étrange objet artistique farci de mots et d'images tout mêlés?
Allez. Ça nous changera des études de marché.

Et Lulu?
Ô pauvre.
C'est-y pas Quai des bulles qui se profile à l'horizon?
C'est pas cette semaine qu'elle va avancer beaucoup.

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dimanche 18 octobre 2009

Rébétiko!

Intense et créative, la semaine qui s'achève l'a été au-delà de nos espérances.

Invités dans un endroit magnifique dans le cadre du "Laboratoire de bande dessinée" Pierre Feuilles Ciseaux, nous avons pu travailler sur un projet de livre collectif qui nous occupe depuis maintenant deux ans.
"Nous" c'est Troubs, Marc-Antoine Mathieu, Emmanuel Guibert, David Prudhomme (photo), Pascal Rabaté (absent pour cause de trahison du neuvième art au profit du septième) et moi-même.
Ce livre parlera de oh et puis vous verrez bien.
Ce fut un séjour intégralement consacrée au dessin en liberté et à la bande dessinée. Au plaisir du dessin et de la bande dessinée.
Merci à June, à Lionel et à toute l'équipe de PFC et de la Saline pour leur accueil.

Mais l'événement majeur de la semaine, c'est ça:


Je vous avais déjà touché un mot ici du livre du gars Prudhomme dont j'avais vu quelques pages. J'en pressentais l'importance. Je savais que la chose se présentait bien. De chez Futuropolis, me parvenaient, de plus en plus fortes, les ondes de la jubilation engendrée par son imminente publication.
Et, comme à chaque fois que j'attends beaucoup d'une lecture, je l'ai commencée avec une espèce d'inquiétude, qui s'est évaporée en quelques pages.
Pour dire les choses simplement, Rébétiko est le meilleur livre de l'année.
Un de ces livres comme j'en croise si peu, qui pulvérisent les doutes qu'on nourrit parfois quant à ce que peut devenir la bande dessinée.
Un livre qui revigore, qui emporte.

Je ne vous raconterai rien de l'intrigue. C'est à vous de la découvrir.
Rebetiko, c'est de la vie pure qui vous saute à la gueule dès que vous en commencez la lecture. Moi je dis qu'il faut être une sorte de sorcier, de magicien ou de chaman pour parvenir à ça.
Et Je dis aussi que je suis fier d'être l'ami de ce mec-là.

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dimanche 11 octobre 2009

Lulu la francophone

Après l'Essentiel français, et le Bédélys québécois, voilà que "Lulu, femme nue" -premier volume- reçoit ce week-end le très belge prix St Michel du meilleur scénario.

Ne pouvant me rendre à la remise des prix, qui avait lieu à Bruxelles, j'ai demandé à Sébastien Gnaédig, patron de Futuropolis de m'y représenter, ce qu'il a accepté avec un empressement qui aurait dû me mettre la puce à l'oreille.

Outre le trophée, j'apprends en effet qu'on lui a remis d'onctueux chocolats locaux, qu'il est sensé me transmettre.
Or, l'homme est gourmand.

La question qui me taraude ce soir est donc celle-ci: saura t-il se contrôler pendant les deux semaines qui nous séparent de notre prochaine rencontre? Ou, à peine rentré chez lui, aura t-il tout bouffé à grands bruits de bouche?
Oserait-il même, pour masquer son -encore hypothétique- larcin, remplacer ces pièces de choix, issues des meilleures chocolateries du royaume par d'infâmes crottes au cacao de synthèse? Misérable stratagème dont je ne serai pas dupe, mais dont nous ne pouvons pas encore l'accuser.

Son honneur et sa réputation d'éditeur sont en jeu.
Le suspens est à son comble.
Amis lecteurs, je vous sais sensibles aux grandes injustices de ce siècle. Je ne manquerai donc pas de vous tenir au courant des suites de cette angoissante affaire.

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vendredi 9 octobre 2009

Pause (bis)

Une semaine de travail collectif s'annonce. Peut-être sera t-elle intense et créative. Peut-être pas.
Mais Lulu n'en sera pas l'objet.
Carnets et crayons sous le bras, je pars retrouver quelques joyeux camarades.


Plus d'infos, (je ne serai pas présent le dimanche).

Vous l'aurez compris, ce blog va aussi roupiller une semaine.

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jeudi 8 octobre 2009

Pause

Parce qu'elle n'est pas la seule à vivre sur ma table à dessin, voici que cette chère Lulu doit accepter une pause de quelques jours.

Geronimo II est terminé. Reste seulement la couverture à finaliser. Geronimo III avance bien aussi, et me réclame quelques pages de story-board.


Trois bouquins publiés au premier semestre 2010.

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mercredi 7 octobre 2009

Se faire un film


Planche 65, mise en couleurs.

Aux plus cinéphiles d'entre vous, je soumets la couverture du livre "Souvenirs de films" dont quelques exemplaires viennent de m'être livrés.
Un cinquantaine de dessinateurs ont imaginé "leur" affiche à un film de leur cœur. J'en suis.
Et j'avais choisi "Mademoiselle" de Philippe Lioret.
Au festival de St Malo, les dessins de ce recueil feront l'objet d'une exposition.

mardi 6 octobre 2009

Citation


Planche 65 encrée.

Avant d’être accueillis par un éditeur perplexe puis par des lecteurs indifférents, ses livres ont dû triompher de sa propre insatisfaction. Leur existence constitue donc une victoire miraculeuse sur les forces liguées du mépris, du doute, de l’inertie, de la froideur, de l’incuriosité et du dénigrement. Il en conçoit une légitime fierté.

Ce genre de pépites, et bien d'autres, je les ramasse là.

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lundi 5 octobre 2009

Virgule

Planche 65, crayonnée.


Ce week-end, j'ai remis à Claude Gendrot, éditeur, les planches "aptes au service" évoquées la semaine dernière.
Entre le poisson de Loire et les profiteroles, nous nous sommes extasiés sur les plus belles d'entre elles, et avons tenté de trouver des circonstances atténuantes aux plus faibles.
Aptes elles étaient, aptes elles sont restées. Toutes ont cependant été encore une fois survolées par son œil de lynx.

On se déplace beaucoup à pied, dans les pages de "Lulu femme nue". Nous en avons donc profité pour disserter gravement sur les innombrables façons de dessiner un être humain qui marche. Après en avoir tiré des conclusions étourdissantes de pertinence, nous nous sommes chicanés sur quelques virgules nécessaires (au goût de l'éditeur) ou superflues (à celui de l'auteur). J'ignore s'il existe en France une "Association des connaisseurs et amis de la virgule", mais si cette noble confrérie a été fondée par quelques amoureux de la langue française, je peux leur indiquer le nom d'un gars absolument intarissable sur les vertus de ce modeste signe de ponctuation.

Cette joute verbale n'a été interrompue que par les soupirs exaspérés de la serveuse, qui nous ont permis de constater que, depuis un temps que nous fûmes incapables d'estimer, nous étions les derniers clients encore en salle.

Une terrasse et le soleil d'octobre ont donc accueilli la suite de la discussion qui a pu aborder quelques sujets plus prosaïques, parmi lesquels figuraient les délais ultimes que m'octroyait Futuropolis pour réaliser les dernières pages, la promotion du livre à venir, l'état du marché (eh oui...) de la bande dessinée et même celui du monde en général.
Après quoi, nous nous sommes séparés. J'ai observé l'éditeur regagner sa voiture en serrant sous son bras ce modeste carton qui contenait plus d'un an de travail. Le supposant plus compétent en grammaire qu'en close-combat, j'ai empêché de s'installer en moi l'idée qu'il pourrait se faire dévaliser sur le parking.

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vendredi 2 octobre 2009

Constatations diverses

Planche 64, mise en couleurs.






Après de longues heures de travail, l'honnêteté la plus élémentaire m'oblige parfois à constater que l'événement graphique le plus stimulant de la journée s'est produit dans le fond de ma palette à couleurs.
Et que je n'y suis pour rien.

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jeudi 1 octobre 2009

Se lancer

(dans le vide)


Planche 64 crayonnée et encrée.
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